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Critiques et autres broutilles
24 mars 2008

Firewall de Richard Loncraine

Piratage et prise d'otage

Jack Stanfield est un des meilleurs experts en sécurité informatique des Etats-Unis. Cadre supérieur d'une grande banque de Seattle, il a mis au moint un "pare-feu" ultra-sophistiqué qu'aucun pirate n'a jamais réussi à pénétrer. Mais ce "firewall" élaboré présente pourtant une faille secrète : son propre concepteur. La vie de Jack témoigne de ses impeccables qualités morales et professionnelles. Et si celui-ci supporte mal d'être en permanence sous l'oeil des caméras dans son lieu de travail, il ne se doute pas que sa résidence est encore plus étroitement surveillée. La tension s'installe dès le générique avec un montage d'images "volées" en noir et blanc, prises par l'équipe chargée d'espionner Jack et les siens.

Famille espionnée depuis plusieurs mois, conversations enregistrées, déplacements filmés, mails détournés, poubelles fouillées, horaires et habitudes patiemment étudiés... qui aurait pensé qu'un bracage pouvait se faire par la prise en otage de l'intimité d'un couple et de leurs deux enfants ? Oubliez chalumeau et cagoule noire, les coffres-forts de nos jours sont virtuels. L'essentiel des fonds qu'abritaient jadis les banques s'est dématérialisé et circule aujourd'hui sur Internet. Chef de bande ingénieux et déterminé, Bill Cox l'a bien compris. C'est pourquoi il s'attaque à la vie privée des Stanfield et leur laisse 24h pour convaincre Jack de détourner 100 millions de dollars en piratant son propre "pare-feu". L'ère des grands braquages est révolue.

Le défi de ce film c'est l'introduction du suspense et du sentiment de menace dans un décor quotidien, accueillant et confortable. Sentiment de malaise et de claustration renforcé du fait qu'une bonne partie de l'action se déroule dans deux ou trois pièces où la famille est aux mains d'une demi-douzaine de ravisseurs qui ne lui laissent aucune marge d'initiative. Le contraste entre les périls encourus par les Stanfield et la quiétude de leur environnement privé et professionnel ajoute à la tension. Quoi de plus terrifiant, enfin, qu'un méchant devant un ordinateur qui parle calmement au téléphone, alors même qu'il est prêt à exterminer toute la famille ?

Firewall est avant tout un thriller, un duel entre deux hommes également déterminés où la tension, plus que l'action, est le ressort principal. Richard Loncraine se focalise sur le drame d'un homme plongé dans une situation terrifiante qui évolue de minute en minute, l'obligeant à mobiliser toutes ses ressources. Face à un Bill Cox froid, dénué d'émotions, capable de tout et parfaitement imprévisible, Jack Stanfield doit adopter de nouveaux comportements, en contradiction avec sa ligne de conduite habituelle. Mais Firewall soulève surtout quelques questions troublantes sur la protection de la vie privée et le droit à la sécurité.

Dommage que l'histoire s'encombre en réalité de clichés hollywoodiens des scénarios de ce genre : dans tout bon film d'otage, faut-il systématiquement une scène entière sur la crise d'asthme du gamin, comme c'est le cas dans Panic Room, Mauvais Piège et tant d'autres encore ?

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